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Les effets de l'érosion.
Non loin d'Uspallata.
Les premières pentes dans le massif.
La Mendoza et son limon.
Vers le lit de la rivière.
Début de printemps, le débit est élévé.
Réservoir et grue à eau.
Les éboulis ne sont pas loin….
Ici les couleurs jouent l'harmonie.
Arrêt technique, la voie serpente le long de la rivière.
Paysages sauvages, le parcours est à couper le souffle.
Éboulis, talus et tumultes.
Les rails enfouis dans le sol.
Les humains tracent une petite ligne au pied des falaises.
Plateaux et vallée.
Suivre la rivière.
Tourments & déserts.
Un verrou bientôt se présente.
Il est bientôt passé.
Herbes ou lutins, ici la nature est capricieuse.
Une voie sinueuse et discrète.
Le pont avant d'arriver à Punta de vacas.
Boulonné mais fragile.
Il reste 400 m de dénivellé à gravir avant la prochaine gare.
Quelques affluents.
Pastorales & rochers.
El Akoncagua, 6960 m
Courbes et contre courbes. 31
La sentinelle blanche. 32
Galerie pare-avalanches
Descente vers Puente del Inca. 34
Puente del Inca. 35
Vielles aiguilles anglaises d'origine. 36
Pont métallique avant la Cuevas. 37
Le pont à l'entrée de la gare de Guido. 39
Trasandino, d'Uspallata à Puente del Inca
La gare d'Uspallata, si souvent visitée, nous réserve ce soir ses contrastes tranchés : la cordillère en feu sous les ondes de lumière rasantes du soir et l'ombre des lieux tapis dans le silence et la solitude d'un présent sans passage et sans vie. Les trains se sont arrêtés depuis plus de 20 ans, ils ne courent plus sur les rails anglais venus de Manchester et de Bristol venus paver la poussière d'un lieu hors du temps, venus de cette Angleterre industrieuse, bout par bout, pièce à pièce, qui voulait dominer le monde et ouvrir en ces ailleurs pour elles, de quoi capter biens et productions agricoles à son usage et avantage.
Aujourd'hui c'est la route qui mène au col que je parcoure. Et la voie que je longe passe d'une rive à l'autre et enjambe la Mendoza limoneuse par autant de ponts métalliques que nécessaire. Je les visite ce jour de novembre 2012 sous un chaud soleil de printemps…
Construit et capitalisé par deux frères chiliens d'origine anlaise, le Trasandino franchissait la Cordillère à 4000 mètres et reliait les zones agricoles de Mendoza, ses vins, ses olives, ses fruits et sa laine, au port de Valparaiso, d'où les cargaisons allaient rejoindre les vallées anglaises aussi déterminées par leurs intérêts de conquête que charmantes.
Peron nationalisa les "chemins de fer anglais" juste avant guerre, Menem les supprima d'un trait de plume libéral et crétin 40 ans plus tard. Il ne reste donc plus que la voie entre les deux grandes villes, rouillée, dépouillée parfois de ses traverses que volent les pauvres pour se chauffer, avec ses ponts métalliques encore debout, sa crémaillère sommitale et ses arrêts de cocagne. Je suis parti dans chaque sens à pied d'abord, en courbe et en pente depuis l'aval, à plat en courbe vers l'amont sur une grade meseta tabulaire où la voie se repose.
Je marche sur les traverses d'origine d'un pas mesuré dans la foulée de leur empattement régulier, le long des poteaux sans fil, imaginant ici le trafic de ces trains de bois et d'acier qui unirent deux pays que tout oppose, les intérêts dissonants et quelques guerres pathétiques ont même eu lieu.
Je revivais le halètement des vapeurs articulés, Garrat et Mallet, qui jadis ici parcouraient ces lieux improbables et sublimes, des lieux de minéralité totale où les composants de Mendeleieff affleurent à chaque détour du regard sur les pentes aux 7 couleurs qui constituent ces lieux. J'ai pris ensuite la voiture et monté jusqu'au pied de l'Akoncagua aux pieds duquel passe le train.
J'ai suivi les méandres du fleuve, passé la rivière maintes fois à côté de ces nombreux ponts qui constituent ici le motif de mon propos photographique. J'ai reconstitué cette itinéraire amintes fois parcouru qui gagne 2500 mètres en 174 kilomètres, je le sais maintenant par cœur. Je comprends ici que cette expression n'est pas vaine !
J'étais devenu le voyage, j'étais ces lieux mêmes au bord des précipices et le longs des fossés creusés par la pluie violente qui sculpte ravines et rides de pierre, j'étais ces moments là de jadis où le temps vous prenait et vous laissait voyager à grands pas mécaniques, j'étais ces Mesetas entaillées par le fleuve et qui dominent l'eau limoneuse qui les épargne enfin. Un moment intense dans le l'air terrible du soir qui accroche ses œillets du vent aux reliefs qu'il balaye, ces "Claveles del viento" qui épousent de leur filaments, les aspérités du terrain.
J'ai parcouru deux cent mètres dans chaque sens qui m'ont paru plus longs que tous les longs courriers que j'emprunte, j'ai voyagé dans l'histoire.
Ce soir ma main passera dans mes cheveux où elles trouveront en quantité cette poussière âpre que le vent en ces lieux soulève et fait danser, et dans mes mains rapeuses, les poussières de l'histoire produits par ces reliefs terribles viendront tutoyer mes propres éléments. Ces lieux me façonnent…
Brève histoire du Transandino Mendoza -
